En librairie le 25/08/2021

Editions Odile Jacob, août 2021, 331 pages
En librairie le 25/08/2021

Ce livre bouleverse bien des idées reçues sur les atteintes au milieu marin et sur la protection de la biodiversité marine.


Résumé :



Présentation du Livre par Odile Jacob
Une approche originale est proposée pour évaluer nos impacts sur la mer. Il convient en préliminaire de distinguer la protection de la biodiversité (celle des espèces en tenant compte de l'ensemble des individus de chacune d'entre elles et celle des écosystèmes) avec la défense d'individus d'espèces sensibles ou attachantes.

L'innovation théorique consiste à hiérarchiser les atteintes. Le raisonnement se base sur la distinction de deux cibles atteintes par nos actions. La cible « vie marine » et la cible « Homme », c'est-à-dire nous-mêmes, car nous ressentons aussi les effets délétères de nos actions sur le milieu marin. Pour chaque type d'atteinte et sur ces deux cibles, il convient d'évaluer sa réversibilité ou résilience et l'aspect quantitatif par rapport à une région ou à l'échelle d'une mer ou océan.

En prenant pour exemple la Méditerranée, la surpêche et les constructions gagnées sur la mer sont actuellement les plus nocives pour la vie marine. A plus long terme les effets du changement climatique global (augmentation de la température des eaux de surface l'été, élévation du niveau de la mer et acidification des eaux) seront les plus dommageables. L'analyse de la situation permet aussi d'apprendre qu'il n'y a pas d'endémisme localisé en mer et que de ce fait aucune espèce marine n'a disparu en Méditerranée depuis plusieurs siècles. Au contraire ces dernières décennies près d'un millier d'espèces exotiques ont « enrichi » sa biodiversité, induisant, il est vrai, des perturbations croissantes dans les chaines alimentaires marines en place depuis des millénaires.
La cible « Homme » est surtout atteinte par les pollutions bactériennes et chimiques qu'il convient de relativiser en considérant d'une part la réversibilité des situations très localisées et les quantités de polluants dilués à l'infini. Les accidents dus aux transports de matières restent imprévisibles et leurs effets sont le plus souvent réversibles. La pollution par les déchets flottants (plastiques) est une engeance pour notre environnement mais beaucoup moins pour la cible « vie marine » contrairement aux messages catastrophistes diffusés par des ONG et amplifiés par certains médias. C'est surtout l'incivilité qu'il faut combattre (prévention et condamnation des gestes de vandalisme de rejets de déchets dans les villes et dans la nature). Enfin la pire des atteintes pour l'homme qui s'annonce dans les prochaines décennies sera l'inexorable montée du niveau des mers. Pour la Méditerranée, dès que l'élévation du niveau de la mer s'approchera du mètre, un projet aujourd'hui utopique pourra être sérieusement envisagé : établir un barrage avec l'océan Atlantique dans le détroit de Gibraltar.


Pour la défense des espèces et espaces marins, Il est démontré à quel point la sélection des espèces à protéger et les outils juridiques de leur protection sont concurrents et obsolètes. Ils doivent être entièrement revus et harmonisés. Il en est de même pour la protection des espaces sous-marins. En absence d'une définition claire d'un espace marin protégé, les engagements internationaux sont la cause sous-jacente d'un système de protection devenu inefficace et surtout non sincère.

Pour terminer ce plaidoyer pour réformer les politiques de protection de la biodiversité marine, il est exposé le fait que jamais autant d'administrations et de fonctionnaires internationaux, nationaux et locaux sont engagés sur des objectifs de gestion du milieu marin. Ces efforts sont malheureusement concurrents, redondants, emphatiques et théoriques. Ils laissent de côté les connaisseurs scientifiques et surtout les actions opérationnelles en mer. Oui des mesures concrètes pourraient bien mieux valoriser, protéger et rendre plus productif le milieu marin. Pour cela un grand ménage dans nos idées reçues ou imposées sont nécessaires pour préserver le patrimoine collectif de la biodiversité marine.
Cependant, il est fort probable qu'au cours des décennies à venir les effets du changement climatique global et les introductions d'espèces bouleverseront la biodiversité. La Méditerranée mais aussi les mers et les océans de la planète resteront bien vivants mais différents.